Dessin de la vessie (en rouge chair), prostate (en jaune) et urètre (en rouge chair).

Novembre bleu

A la suite d’Octobre rose, nous voici en train de mettre en évidence le mois de Novembre avec la couleur bleue. On pourrait se dire : à cette allure, nous allons colorer tous les mois de l’année. Mais on en est bien loin. Ceci vient juste rétablir l’équilibre homme-femme. Octobre rose pour le cancer du sein (cancer le plus fréquent chez la femme), et Novembre bleu pour le cancer de la prostate (cancer le plus fréquent chez l’homme).

Que sait-on en générale de ce cancer ?

  • Le cancer de la prostate

Le cancer de la prostate est une multiplication désordonnée, non contrôlée des cellules de la prostate. Ces cellules cancéreuses ont une durée de vie plus longue que la normale, peuvent envahir d’autres parties du corps (notamment les os), et se créent leur propre réseau de vaisseaux sanguins, ce qui leur permet de continuer leur développement sur des années sans interruption si rien n’est fait pour les freiner ou les détruire.

>> À lire : Le Mois Coloré

  • La prostate

La prostate est une glande de l’appareil génital de l’homme située sur la ligne médiane et à la partie inférieure du col de la vessie. Elle sécrète une partie du liquide séminal qui, avec les spermatozoïdes produits par les testicules, compose le sperme.

Anatomie de l’appareil génital masculin ; Source : www.ameli.fr
  • Les chiffres

A l’échelle mondiale, le cancer de la prostate est le deuxième cancer le plus fréquent chez les hommes (après celui du poumon), avec plus de 1,4 million de nouveaux cas enregistrés en 2020. Cependant, il demeure le cancer le plus fréquent chez l’homme dans plusieurs pays du monde comme le Bénin. (Source : European Urology)

Au Bénin en 2020, plus de 800 nouveaux cas de cancer de la prostate ont été enregistrés. (Source : Benin – Globocan 2020)

  • Les manifestations

Le début du cancer de la prostate est souvent sans symptômes. Les manifestations dues à la compression de l’urètre apparaissent quand la prostate augmente de volume, mais ne sont pas spécifiques de ce cancer. L’hypertrophie bénigne de la prostate ou l’infection de la prostate peut donner ces mêmes manifestations.

>> À lire : Le Mois Coloré

  • Les symptômes possibles
    • Pollakiurie : besoin fréquent d’uriner, surtout la nuit (Nycturie) ;
    • Jet d’urine faible ;
    • Sensation de ne pas avoir vidé complètement sa vessie ;
    • Incontinence urinaire : fuites urinaires ;
    • Difficulté ou Impossibilité d’uriner (rétention urinaire) ;
    • Présence de sang dans les urines ou le sperme ;
    • Difficulté à avoir une érection ;
    • Douleurs au moment de l’éjaculation.

  • Le diagnostic

Le diagnostic repose sur un examen clinique fait par un médecin, avec la réalisation du toucher rectal (introduction de l’index, protégé par un gant, dans le rectum) qui permet de vérifier le volume, la surface et la consistance de la prostate.

Si l’examen clinique est anormal, le médecin prescrit un dosage sanguin de PSAProstate Specific Antigen (Antigène Prostatique Spécifique), substance produite par la prostate. L’interprétation des résultats est réservée au médecin traitant ou à l’urologue en raison de sa complexité.

Si des anomalies en faveur d’un cancer de la prostate sont mises en évidence, le médecin prescrit la réalisation sous anesthésie d’une biopsie prostatique (prélèvements de tissus prostatiques à l’aide d’une aiguille) pour une analyse anatomopathologique qui confirmera ou non le diagnostic de cancer.

Quels facteurs de risque pour ce cancer ?

  • Les facteurs de risques non modifiables
    • Age : le risque augmente le plus après 70 ans.
    • Antécédents familiaux : selon l’histoire familiale, le cancer de la prostate peut survenir sous forme sporadique (non héréditaire), sous forme familiale (au moins 2 cas chez des apparentés du premier degré ou du second degré) ou sous forme héréditaire (au moins 3 cas chez des apparentés du premier degré ou du second degré, ou de 2 membres de la famille diagnostiqués avant l’âge de 55 ans).
    • Mutations génétiques : HOXB13 et BRCA2

  • Les facteurs de risques modifiables
    • Alimentation : une alimentation déséquilibrée avec consommation importante de graisses saturées et animales, et faible consommation de fruits et légumes.
    • Facteurs professionnels : l’exposition professionnelle aux pesticides (Lire ici : Ça empeste…).
    • Mode de vie : Tabagisme (possible).

Quels facteurs protègent contre ce cancer ?

Selon les chercheurs, il est possible que les facteurs suivants protègent contre le cancer de la prostate :

  • Alimentation : le régime méditerranéen [caractérisé par la consommation en abondance de fruits, légumes, légumineuses, céréales, herbes aromatiques et d’huile d’olive, une consommation modérée de produits laitiers d’origine variée (chèvre et la brebis), d’œufs et de vin, une consommation limitée de poisson et une consommation occasionnelle de viande].
  • Mode de vie : l’activité physique régulière intense comme modérée (marche rapide) et l’éjaculation fréquente (plus de 21 éjaculations par mois).

Chère utilisatrice de l’appareil concerné, tu sais maintenant ce qu’il y a à faire régulièrement pour sa bonne santé (haha !).

Pour ce qui concerne la femme, et ce que l’utilisateur doit faire… C’est ici : Le Mois Coloré.

Bonne sensibilisation sur le cancer de la prostate dans votre entourage.

Dr. Mahunan

Epidémiologiste, D.E.S en Santé au Travail
« Mahunan » en langue locale béninoise « Fon » est l’équivalent de « Dieu donné » en français. Je suis un médecin béninois titulaire d’un master 2 d’épidémiologie et interventions en santé publique, actuellement en spécialisation en santé et sécurité au travail. J'exerce à Cotonou (Bénin).

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