Thermomètre mesurant le niveau de fièvre.

Les idées reçues

Laissez-moi vous raconter cette anecdote d’idées reçues des années où je jouais encore le football. Eh oui ! J’ai joué au football à une époque. Pourquoi ça vous étonne (sourire) ? Vous ne m’avez pas connu dans le temps. Ceux qui m’ont connu savent (hahaha). Bon bref, ce n’est pas le sujet du jour. Donc je disais…

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Contexte

C’était dans les années 2000, au moment où les Écureuils devenus les Guépards du Bénin ont fraîchement commencé par se faire remarquer sur le plan continental. J’étais un jeune joueur de foot très prometteur. On suivait encore les pas de nos aînés ; donc on passait une partie du temps à jouer et l’autre partie à écouter discrètement leur conversation, qui portait sur tout et rien, sans oublier les idées reçues.

L’idée du siècle

Un jour dans l’une de leurs conversations, il a été dit : « Quand on ressent un début de paludisme (comprendre par là, légère fièvre et courbatures), faire le sport permet de vite se rétablir ; puisque, quand on transpire bien après une séance d’activité physique, tout revient à la normale ». Mon cerveau venait de capter l’idée du siècle.

L’expérimentation de l’idée

Alors un jour, ça devrait être un mardi ou un jeudi dans l’après-midi, j’avais une sensation inhabituelle. Sûrement un début de paludisme, puisque j’avais une légère fièvre (pas terrible) autour de 37,8 degrés Celsius, je pense. Je n’avais pas de courbatures. J’étais un peu fatigué, mais pas au point de ne pouvoir rien faire. C’est là que surgit ce que mon cerveau avait capté dans le temps. Cette fameuse idée reçue combien intéressante.

C’était le moment rêvé pour en faire la preuve. Dans une discrétion à nulle pareille, je suis sorti de la maison, direction le terrain de sports du CEG (Collège d’Enseignement Général) du quartier, CEG Le Nokoué. Ce terrain où nous jouions habituellement. Ce jour, il était presque désert, vu que c’était pas un jour d’affluence des férus de sport. Je me suis mis alors à mon jogging habituel, tour du terrain en petite foulée dans l’intention de transpirer abondamment. C’était un peu éprouvant pour le corps mais il y avait un objectif à atteindre, et juste à y penser, cela mérite ce sacrifice. Après 15 minutes de rythme soutenu, où j’ai commencé à constater la transpiration tant souhaitée, je commençais à m’épuiser. Il était tant que je m’arrête pour évaluer le résultat et donner le verdict… Serait-il satisfaisant ou non ?

Le verdict

Comme vous pouvez l’imaginer… Oh combien décevant était le verdict ! Le résultat était là, j’ai transpiré. Mais tout n’est pas revenu à la normale. J’étais pas rétabli. Au contraire, je me suis épuisé davantage. La fièvre n’a pas chutée, et donc je suis rentré calmement chez moi. Qui a du gérer cela ? Ma chère mère (hommages à nos Mamans). Comme ce n’était qu’un paludisme simple, en quelques trois jours de traitement médical j’étais rétabli, pour le bien de tous.

>> À lire : Des Femmes d’exception

Si vous avez de la fièvre (température corporelle supérieure ou égale à 38 degrés Celsius), rendez vous dans un centre de santé, un hôpital, ou une clinique pour être pris en charge convenablement.

Une idée reçue, ce n’est qu’une idée reçue. Ça n’a jamais été vérifié.

Dr. Mahunan

Epidémiologiste, D.E.S en Santé au Travail
« Mahunan » en langue locale béninoise « Fon » est l’équivalent de « Dieu donné » en français. Je suis un médecin béninois titulaire d’un master 2 d’épidémiologie et interventions en santé publique, actuellement en spécialisation en santé et sécurité au travail. J'exerce à Cotonou (Bénin).

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