Pour une République qui a opéré un virage à 180 degrés, passant d’un régime autoritaire et révolutionnaire marxiste-léniniste au renouveau démocratique amorcé depuis la Conférence des Forces Vives de la Nation en février 1990, le Bénin a encore du chemin à parcourir sur la voie démocratique. La pratique démocratique ne se résume pas seulement à une alternance au sommet de l’État, bien que même à ce niveau, il reste beaucoup à faire pour garantir la transparence et une participation inclusive. Elle repose aussi sur des institutions républicaines fortes, avec une séparation des pouvoirs, sans aucune influence extérieure.

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Le Médiateur de la République

Peu connu du grand public, l’organe dirigé par Monsieur Pascal ESSOU, Médiateur de la République, a pour mission de faciliter la médiation entre les citoyens (usagers/clients) et l’administration publique en cas de conflit, contribuant ainsi à la bonne gouvernance. Il intervient pour prévenir et résoudre les conflits, tout en favorisant un meilleur dialogue.

Parmi les défis auxquels cet organe est confronté figurent son institutionnalisation — notamment par une inscription dans la Constitution, compte tenu de son rôle essentiel dans l’apaisement des conflits post-électoraux de 2019 — ainsi que la nécessité de disposer de ressources plus conséquentes pour renforcer son action.

L’Assemblée Nationale

À la suite des réformes politiques initiées en 2019 et de la révision constitutionnelle qui en a découlé, l’Assemblée nationale du Bénin a vu sa structure évoluer, passant de 83 à 109 sièges. Parmi ces sièges, au moins 24 sont désormais réservés aux femmes, garantissant ainsi un minimum d’une femme par circonscription électorale. Cette mesure de discrimination positive vise à relever le défi de la parité au sein des institutions de la République. Monsieur Louis VLAVONOU, actuel Président du Parlement, exerce actuellement son second mandat.

La Haute Cour de Justice

La Haute Cour de Justice, présidée par la Professeure Dandi GNAMOU, a pour mission de juger le Président de la République et les membres du Gouvernement pour des faits qualifiés de haute trahison, pour des infractions commises dans l’exercice ou à l’occasion de leurs fonctions, ainsi que pour juger leurs complices en cas de complot contre la sûreté de l’État. Elle demeure l’institution la moins sollicitée depuis sa création, soulevant ainsi la question de son utilité pour la République.

Photographie de groupe des Jeunes Leaders du Bénin, promotion 2024, sur l’escalier du hall de la Cour Suprême.
Photographie de groupe des Jeunes Leaders du Bénin, promotion 2024, sur l’escalier du hall de la Cour Suprême du Bénin.

La Cour Suprême

Plus haute juridiction en matière administrative et judiciaire au Bénin, la Cour Suprême est présidée par Monsieur Victor ADOSSOU.

En matière administrative, elle contrôle l’action du pouvoir exécutif et peut le sanctionner si nécessaire, bien que sa compétence ne s’étende pas aux actes de gouvernement, comme les nominations d’ambassadeurs par le chef de l’État.

En matière judiciaire, elle contrôle les décisions des juridictions inférieures (tribunaux de première instance, cours d’appel) et intervient en tant que juge de cassation, sanctionnant les erreurs lorsque cela s’avère nécessaire.

La Cour Constitutionnelle

Créée à la suite de la Conférence des Forces Vives de la Nation de février 1990, la Cour constitutionnelle est l’institution phare de la République et la plus haute juridiction du Bénin en matière de constitutionnalité. Actuellement dirigée par le Professeur Dorothée SOSSA, elle jouit d’une grande réputation internationale, tant pour la quantité que pour la qualité de ses décisions.

Une de ses particularités reconnues est sa compétence à statuer sur la protection des droits humains. Parmi ses avancées notables figure l’introduction de l’exception d’inconstitutionnalité, permettant à tout citoyen se sentant lésé de soulever cette exception au cours d’un procès, avec effet immédiat de suspension de la procédure en cours jusqu’à décision sur la constitutionnalité.

La Vice-Présidence de la République

Créé lors de la plus récente révision de la Constitution béninoise, le poste de Vice-Président est actuellement occupé par Madame Mariam CHABI TALATA, épouse ZIME YERIMA. Née le 7 juillet 1963 à Bembèrèkè, elle a été élue en 2021 aux côtés du Président Patrice Athanase Guillaume TALON.

Elle est également responsable de la Grande Chancellerie de l’Ordre National du Bénin. En tant que deuxième personnalité de l’État, elle assure l’intérim en cas de décès, démission ou empêchement définitif du Président, jusqu’à la fin du mandat en cours.

À lire : Loi n° 2019-40 du 07 novembre 2019 (Constitution révisée)

Ainsi prend fin l’aventure des Jeunes Leaders du Bénin, promotion 2024, de la Fondation Friedrich Ebert (Friedrich Ebert Stiftung – FES). Rendez-vous est pris pour la cérémonie de sortie officielle.

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