Malgré les nombreuses décennies écoulées sans réussir à bâtir un véritable État-Nation, nous ne devons pas abandonner la terre de nos ancêtres, ces valeureux résistants et guerriers face à l’invasion coloniale. Il est impératif de ne pas la laisser aux mains de ceux qui, sous couvert de préceptes religieux ou de fausse justice sociale, menacent sa stabilité. Depuis les indépendances, notre pays a été un havre de paix pour quiconque souhaitait y séjourner, et il est de notre devoir de le préserver ainsi.

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Les préceptes religieux

Les nombreuses exactions commises au nom de la religion à travers l’histoire illustrent parfaitement la célèbre formule de Karl Marx : « La religion est l’opium du peuple ». Selon lui, elle agit comme une drogue qui détourne les individus des véritables causes de l’injustice sociale, en leur promettant un salut dans un au-delà incertain. Ce discours se perpétue malheureusement encore aujourd’hui, notamment dans les régions frappées par des attaques barbares, où l’on promet aux jeunes désillusionnés : « tu as l’argent ici… dès que tu meurs, tu iras au paradis », ou encore : « Ces militaires ne sont pas là pour vous protéger, mais pour vous empêcher de pratiquer votre religion ». Cette manipulation des croyances constitue un réel danger. Il est urgent que nos chefs religieux réorientent leurs prêches pour corriger cette dérive.

La justice sociale

Depuis des siècles, la justice sociale est une quête universelle, englobant des problématiques liées à la couleur de peau (blanc-noir), au genre (homme-femme), à l’accès aux ressources (riches-pauvres), et bien d’autres. En Afrique, et plus particulièrement au Bénin, l’accès aux ressources est au cœur de nombreuses formes d’insécurité. Des milliers de jeunes, au chômage, affamés et sans perspective, se tournent facilement vers la radicalisation, puis l’extrémisme violent, et enfin, vers le terrorisme. L’absence de solutions à leurs problèmes les pousse à chercher refuge dans des idéologies destructrices. Nos dirigeants actuels, tout comme les futurs, doivent s’engager à remédier à cette situation.

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La coproduction de la sécurité

La sécurité est un concept multidimensionnel, couvrant des aspects physiques, moraux, économiques, politiques et humains. Face aux nombreuses menaces qui pèsent sur nos communautés, chacun de nous doit s’impliquer à son niveau. L’armée, sur le terrain, fait de son mieux avec les moyens disponibles, en attendant l’acquisition de matériel plus sophistiqué. La police, dans son nouveau format républicain, aspire à se rapprocher des communautés. Nos forces de défense et de sécurité ont besoin de renseignements ; sans cela, aucune action concrète ne peut être menée sur le terrain. Quant à nous, citoyens, il est essentiel de collaborer sincèrement avec elles. Cependant, cette collaboration ne peut se faire que si ces forces de défense et de sécurité se montrent dignes de confiance, en respectant les droits humains.

La sécurité englobe également la sphère numérique, notamment la cybersécurité. Les menaces dans ce domaine sont multiples : logiciels espions (spyware), hameçonnage (phishing), courriels indésirables (spamming), rançongiciels (ransomware), traçage (tracking), etc. Nous devons rester vigilants et, au besoin, faire appel à des spécialistes ou experts du domaine.

Spécialiste ou Expert ?

Être spécialiste, c’est avoir la connaissance et la compétence. Mais ce qui fait d’un spécialiste un véritable expert, c’est la pratique, encore et encore. Selon la théorie des 10 000 heures de K. Anders Ericsson, il faut des années d’entraînement délibéré et de qualité pour devenir un expert. L’expert est celui qui transforme son savoir en pouvoir, qui apporte des solutions, qui maîtrise son domaine. Ne vous inquiétez pas, chacun de nous est maître en quelque chose ; il suffit de persévérer dans notre domaine d’expertise.

Sur ce, nous vous donnons rendez-vous prochainement pour une exploration des institutions de la République.