Il s’agit d’un processus long qui demande une planification minutieuse. Comme on le dit souvent : on ne décrète pas l’emploi, on le crée. Une économie florissante qui ne crée pas d’emplois n’est ni durable ni valorisante pour l’humain. Mais quel genre d’emplois voulons-nous créer si les conditions de travail ne sont pas les meilleures possibles ? Le travail… Oui, mais est-il décent ? Et les jeunes sont-ils préparés de manière adéquate pour les emplois auxquels ils sont destinés ?

À lire : Construction de l’Économie… JLB 2024

C’est autour de ces questions que s’est déroulée l’université de vacances (quatrième session) du programme Jeunes Leaders du Bénin (JLB) 2024 de la Fondation Friedrich Ebert (Friedrich Ebert Stiftung – FES) Bénin, à Grand-Popo.

Éducation et marché du Travail

Il est de notoriété publique que le système éducatif béninois est devenu obsolète. Il ne répond plus aux exigences du marché du travail. Tous les spécialistes et experts s’accordent sur ce point. L’ancienne école n’a pas fonctionné, l’École Nouvelle, malgré ses prouesses, a été mise de côté, et même l’approche par compétences (APC) présente des lacunes. Tous ces soubresauts dans le système éducatif béninois n’ont produit que des chômeurs ou, au mieux, une masse de sous-employés.

Cependant, en matière d’éducation, des modèles ayant fait leurs preuves existent ailleurs dans le monde, ou même à proximité, dont nous pourrions nous inspirer. Par exemple, le système éducatif anglophone ou le modèle finlandais.

Chez les anglophones, la règle est simple : « Que sais-tu faire ? », point final. De longues années d’études ou de grands diplômes ne suffisent pas, et ne convainquent pas. Si tout ce parcours vise à obtenir un travail, alors le système éducatif doit se concentrer sur les compétences plutôt que sur les connaissances.

Quant aux valeurs dans l’éducation, les Finlandais nous enseignent beaucoup. Leur système éducatif, l’un des meilleurs au monde, est fondé sur les valeurs chrétiennes et se caractérise par l’inclusion sociale, l’uniformisation du curriculum de base, l’identification et la valorisation du potentiel inné, ainsi que l’implication active des parents, de la communauté locale et de la société.

En s’inspirant de ces modèles, nous pourrions construire le nôtre pour obtenir de meilleurs résultats et relever le défi de l’adéquation entre l’éducation et le marché du travail dans notre pays. En attendant, parlons du sous-emploi galopant au Bénin.

Débat télévisé sur le chômage et le sous-emploi des jeunes, JLB 2024.

Sous-emploi et Travail décent

Selon les données du Bureau International du Travail (BIT) pour l’année 2022, le taux de chômage au Bénin est de 1,7 %, et celui des jeunes est de 3,2 %. Toutefois, le niveau de sous-emploi dépasse 72 % et 96,3 % des actifs occupés sont dans l’emploi informel.

Ces chiffres montrent que, là où d’autres pays font face à un problème de chômage, le Bénin en a un de sous-emploi. Cela s’explique par la résilience des Béninois, qui refusent de se laisser abattre par la fatalité, cherchant toujours une solution quand tout devient compliqué. Le Béninois est naturellement ingénieux.

Alors, le défi pour nos dirigeants ou futurs dirigeants doit être de garantir à chaque Béninois un travail décent, un travail qui l’honore. En raison de cette exception du Béninois, cela devrait même être inscrit dans la Constitution : l’État doit garantir à chaque Béninois et Béninoise un travail décent. Le travail doit être avant tout un facteur d’épanouissement et d’accomplissement de soi, et non de servitude. Toutes les réformes à mettre en œuvre dans le secteur du travail au Bénin doivent aller dans ce sens, et non rendre le travail précaire.

Dans un tel contexte, on pourrait penser que l’entrepreneuriat des jeunes est une alternative crédible. Cela a conduit à une prolifération d’entreprises, gonflant les statistiques de l’État, mais avec peu d’impact réel sur la population béninoise. La très grande majorité des entreprises sont subsistantes et ne permettent à leur promoteur que de subvenir partiellement à des besoins fondamentaux. Les entreprises industrielles, qui représentent moins de 1 %, sont presque inexistantes. Or, ce sont les seules capables de créer les emplois tant demandés par la jeunesse béninoise. Nos dirigeants doivent travailler à créer des conditions favorables à leur création.

Photo de famille à table à la ferme résidentielle ‘La Bonne Semence’ lors de la sortie pédagogique, JLB 2024.

Activités de l’Université de vacances

Parmi les autres activités majeures de cette université de vacances, on peut citer :

  • Une communication sur Les réformes dans le secteur du travail au Bénin par l’inspecteur du travail, Dr. David AFFODJOU ;
  • Une présentation en ligne sur Les niches d’opportunités au Bénin pour les jeunes, par le secrétaire exécutif de la Confédération Nationale des Employeurs du Bénin, M. Madjid ZIN ;
  • Des échanges avec des porteurs d’initiatives jeunes, M. Fabroni Bill YOCLOUNON (Plateforme IamYourClounon) et Mme Mirabelle GOUMISSI (Entrepreneuriat agricole), dont les initiatives ont été, pour l’un, réussies et, pour l’autre, moins réussies ;
  • Une mise en situation : Débat télévisé sur le chômage et le sous-emploi des jeunes, suite à une nuit blanche au sommet de l’État (conseil extraordinaire des ministres) en raison de violentes manifestations des jeunes ayant causé des décès et des blessés graves, avec une autre manifestation d’envergure annoncée ;
  • Une sortie pédagogique : Immersion dans une initiative réussie d’entrepreneuriat agricole dans l’arrondissement de Gbéhoué, la Ferme Résidentielle “La Bonne Semence ;
  • Le marché des informations : Présentation des organisations de la promotion 2024 des Jeunes Leaders du Bénin (j’y ai présenté l’association DrépaLive).

À lire : Pratiques occultes dans les Organisations

Les sessions de formation, conduites de main de maître par le Coach Dr. Expédit B. OLOGOU, ont porté sur :

  • Le leader et la gestion du temps ;
  • Forger et organiser sa vie professionnelle : démarche et outils ;
  • La rhétorique publique du leader ;
  • Leadership, plaidoyer et lobbying ;
  • Le leader et le développement de son organisation.

Et pour finir, ce que l’on ne dit pas et que je ne vous raconterai pas, c’est la Soirée Culturelle

À suivre.

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