C’était un vrai choc : en cours de santé publique, j’ai réalisé que l’éducation pour la santé — sensibilisation et conseils — n’a pas l’impact sur la population que j’imaginais en animant mon blog santé.
Pour qu’elle fonctionne vraiment, l’éducation pour la santé demande un véritable engagement de chacun : lire ou écouter ne suffit pas, il faut mettre en pratique les recommandations, souvent en changeant profondément son mode de vie — ce qui est loin d’être facile. Le bilan reste donc mitigé, mais on peut améliorer les choses.
Sans conditions socio-économiques favorables, même la meilleure information peut renforcer les inégalités sociales : seuls les plus instruits et/ou les plus aisés pourront l’assimiler et se permettre les adaptations nécessaires. Résultat : on améliore la santé des privilégiés tout en creusant l’écart avec les défavorisés.
Pour que l’éducation pour la santé ait un vrai impact à l’échelle de la population, il faut des actions au niveau institutionnel. Quand l’État agit pour un meilleur cadre de vie — emploi, revenus, logement, environnement sûr — l’information de santé est mieux reçue et se traduit par des décisions bénéfiques. De même, un environnement de travail repensé favorise la santé des travailleurs.
Bref, l’éducation pour la santé doit s’appuyer sur des politiques durables d’amélioration des conditions de vie et de travail, et pas seulement sur des dispositifs gratuits et temporaires dont l’effet s’éteint avec le financement. Et quand l’État n’y arrive pas, chacun doit travailler à améliorer ses propres conditions de vie et de travail.
