Nous y sommes tellement habitués qu’à un moment donné, nous cessons de les considérer comme des signes d’alerte ou de souffrance au niveau de la tête. Fréquents dans de nombreux problèmes de santé, ils compliquent souvent la recherche de leur cause. Ils se manifestent sous des formes si variées qu’on peut facilement les confondre avec une « simple migraine ». Ce mal, les maux de tête ou céphalées, semble souvent négligé.
Maux de tête ou Migraine ?
À la différence de la migraine, qui est une maladie bien définie, les maux de tête désignent toute expérience sensorielle et émotionnelle désagréable perçue au niveau de la tête (douleurs, picotements, élancements, etc.).
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La migraine, quant à elle, est une forme spécifique de mal de tête ou céphalée. Elle se manifeste par une douleur pulsatile (battante), souvent unilatérale (d’un seul côté), qui survient par crises. Elle est fréquemment accompagnée de symptômes tels que des nausées, une intolérance au bruit ou à la lumière. Chez certaines personnes, la crise est précédée de signes avant-coureurs appelés « aura ». (Source : Migraine, Ameli)
Les types de céphalées…
En effet, il existe plus de 150 types de maux de tête, selon l’International Headache Society (IHS, ou Société Internationale des Céphalées en français, SIC). Ces types se distinguent par divers critères, tels que :
- Le mode de survenue : brusque ou progressif.
- La localisation : limitée à une partie ou une moitié de la tête, ou diffuse dans toute la tête.
- L’intensité : légère à intense, parfois invalidante au point d’empêcher les activités habituelles. La douleur peut être continue (constante) ou pulsatile (battante).
- Les circonstances de survenue ou d’aggravation : pollution, prise de médicaments, consommation excessive d’alcool, effort, etc.
- La durée :
- Céphalées aiguës : apparaissent et disparaissent rapidement.
- Céphalées chroniques : s’installent plus lentement et progressivement.
- Céphalées chroniques quotidiennes : peuvent durer des semaines ou des mois.
- Les symptômes accompagnants : fièvre, nausées, vomissements, perte de sensibilité, engourdissements, etc.
Quelques causes majeures de céphalées…
Les causes de maux de tête sont diverses et variées. En voici quelques-unes :
- Céphalée de tension
La céphalée de tension est le type de mal de tête que nous traînons souvent au quotidien, parfois plus de 15 jours par mois. Elle survient généralement en fin de journée et est souvent liée au stress, à la fatigue ou à une tension psychologique. Il s’agit d’une douleur continue, non pulsatile, modérée et diffuse, qui ne s’accompagne ni de nausées ni de vomissements. Elle ne s’aggrave pas avec l’effort et est souvent associée à une anxiété ou à une contracture des muscles du cou.
- Migraine
La migraine est une forme spécifique et invalidante de mal de tête qui se manifeste par des crises appelées crises migraineuses, au nombre d’au moins cinq pour poser le diagnostic. Une crise migraineuse se caractérise par une douleur localisée d’un côté de la tête, de nature pulsatile (battante) ou lancinante. Elle est souvent modérée à sévère et peut être amplifiée par l’effort ou les activités quotidiennes.
La migraine s’accompagne fréquemment de symptômes associés tels que des nausées ou des vomissements, une intolérance à la lumière (photophobie), au bruit (phonophobie) ou aux odeurs (osmophobie). Une fatigue, une pâleur ou encore une humeur triste peut également marquer une crise.
Les crises migraineuses résultent d’une hyperexcitabilité électrique des neurones, souvent influencée par une prédisposition génétique, modulée par divers facteurs environnementaux. Parmi ces facteurs, on retrouve certains aliments ou excitants comme le café, le chocolat, l’alcool ou le tabac, ainsi que des stimuli sensoriels tels que des bruits, des odeurs fortes ou des lumières clignotantes. Les changements de rythme de vie, qu’il s’agisse de stress, de relaxation soudaine ou encore d’un excès ou d’un manque de sommeil, peuvent également déclencher des crises. Chez certaines femmes, les variations hormonales, notamment la diminution brutale des œstrogènes en fin de cycle menstruel, sont des facteurs importants. Enfin, des conditions météorologiques, comme une chute soudaine de la pression atmosphérique, peuvent aggraver la situation. (Source : Migraine, Ameli)
- Céphalée par surconsommation de médicaments
La céphalée par surconsommation de médicaments est un type de mal de tête oppressant, survenant de manière chronique et quotidienne. Elle est souvent liée à une consommation excessive de médicaments contre la douleur, notamment chez les personnes sujettes à la migraine. Ce mal de tête atteint généralement son paroxysme au réveil et peut devenir invalidant.
- Algie vasculaire de la face
L’algie vasculaire de la face est une forme rare mais particulièrement intense de mal de tête. Elle touche principalement les hommes, avec un ratio de six hommes pour une femme, et apparaît généralement à partir de l’âge de 20 ans. Bien que sa cause demeure inconnue, elle se manifeste par des crises fréquentes, pouvant aller jusqu’à huit épisodes par jour.
Chaque crise est marquée par une douleur brève mais extrêmement sévère, localisée dans ou autour d’un œil. Cette douleur est souvent accompagnée de symptômes tels qu’une rougeur et un larmoiement de l’œil affecté, un nez bouché ou qui coule du côté douloureux, et une paupière enflée et tombante.
Les autres causes possibles…
Les maux de tête peuvent également être causés par des maladies sous-jacentes ou des conditions spécifiques. Parmi celles-ci, on peut citer :
- Les maladies infectieuses telles que la sinusite, le paludisme, la grippe ou encore la méningite.
- Les maladies des yeux, comme le glaucome.
- La maladie de Horton, caractérisée par des maux de tête nocturnes et matinaux, une sensibilité anormale du cuir chevelu et une fatigue générale.
- Les maladies intracrâniennes, les traumatismes crâniens ou les suites d’une ponction lombaire.
- L’hypertension artérielle.
- L’intoxication alcoolique ou la déshydratation.
- L’hypoglycémie.
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Dans tout cela, il est crucial de ne pas perdre de vue qu’un mal de tête peut être le signe révélateur d’une urgence médicale, comme un accident vasculaire cérébral (AVC), une hémorragie méningée, une hypertension intracrânienne ou encore une méningite. Ce risque est particulièrement élevé lorsque le mal de tête survient de manière brutale, inhabituelle ou s’accompagne de symptômes inquiétants.
Que faire ?
En cas de mal de tête, il faut :
- Arrêter tout effort ou activité en cours.
- S’isoler du bruit, des odeurs fortes et des lumières clignotantes.
- Boire suffisamment d’eau à intervalles réguliers pour rester hydraté.
- Prendre une boisson sucrée sans alcool, suivie d’un repas équilibré.
- Prendre un calmant (antalgique, antimigraineux) avec modération.
- Se détendre et se reposer.
- Consulter un professionnel de santé doit être le premier réflexe en cas de doute ou de symptômes alarmants.
Ce mal de tête que tu traînes n’est peut-être pas anodin… Prends-le au sérieux, et tu te porteras mieux.